samedi 28 mars 2015

Un aveu de Menzingen (Dom Thomas d'Aquin)


Le communiqué de Menzingen du 19 mars, bien que bref, nous apprend bon nombre de choses. Entre autres, on y trouve un aveu : à savoir que Mgr Williamson a été expulsé de la Fraternité Saint-Pie X à cause de son opposition à la politique de ralliement de Mgr Fellay.
Jusqu’à présent Menzingen parlait de désobéissance : Mgr Williamson était un indiscipliné, un mauvais sujet qui n’obéit pas aux ordres reçus. Maintenant, Menzingen avoue la vraie raison : « les vives critiques » de Mgr Williamson au sujet des relations de Menzingen avec Rome. De même pour Mgr Faure. Voilà leur tort.
L’affaire de la lettre des trois évêques à Mgr Fellay et à ses assistants n’a pas été digérée. Des rapports avec Rome, Mgr Lefebvre en a bien eus, mais avec l’espoir que Rome se reprendrait, ferait marche arrière. En fait, c’était plutôt Mgr Lefebvre qui menait l’affaire, avec une certitude invincible, parce que son critère était la foi de toujours. Même en agissant de la sorte, il a failli tomber dans le piège de Rome. « Je suis allé trop loin », a-t-il dit.
Par contre, avec Mgr Fellay, les choses se passent bien autrement. Ce n’est par lui qui mène l’affaire. Ce n’est pas lui qui a la force de dire à Rome : « C’est moi, l’accusé, qui devrait vous juger. » Non, Mgr Fellay ne se pose pas comme juge des erreurs de Rome. Il se pose plutôt comme un coupable « en situation irrégulière », qui doit rentrer dans le rang et qui a bien du mal parce que « sa » Fraternité ne le suit pas.
Ouvrons une parenthèse. Juger Rome ? N’est-ce pas là le rôle des supérieurs et non des inférieurs ? Bien sûr. Mais ce sont les supérieurs qui ont déjà jugé. C’est Quanta CuraPascendiQuas Primas, etc., qui condamnent les papes libéraux. C’est Rome, la Rome éternelle, qui a déjà jugé la Rome néo-moderniste et néo-protestante. Cela, Mgr Fellay semble vouloir l’oublier et le faire oublier avec son « Église concrète d’aujourd’hui ». Fermons la parenthèse.
Mgr Williamson bloquait les démarches de Menzingen. Il constituait une entrave. On le savait bien, mais la maison générale donnait une autre version. Maintenant, elle avoue. Ce sont « les vives critiques » de Mgr Williamson contre son opération suicide qui ont été la cause de son expulsion. Il était temps que Menzingen le dise. Maintenant, c’est fait.
Menzingen fausse cependant l’affaire en disant que ces vives critiques portaient sur « toute relation avec les autorités romaines ». Non. Cela n’est pas vrai. Elles portent sur le ralliement qui mettrait la Fraternité Saint-Pie X sous le joug moderniste et libéral par lequel le démon essaye d’arriver à que ce que Corção appelait « le péché terminal » : faire tomber les derniers bastions dans un ultime et monumental affront à Dieu.
A cela il ne saurait être question de prêter notre concours. Le démon n’arrivera pas à ses fins parce que Notre Dame y veille : Ipsa conteret. Voilà notre espérance. Elle ne sera pas déçue, si nous sommes fidèles par la grâce de Dieu : Fidelis inveniatur.