samedi 2 janvier 2016

Le grand problème de l’accord pratique ... par Mgr Fellay en 2007

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Giotto - le Baiser de Judas
Qui a prononcé les paroles suivantes : Mgr Lefebvre ? Mgr Tissier de Mallerais ? Mgr de Galarreta ? Le Père Jean ? L’abbé Beauvais ? L’abbé de Cacqueray ? L’abbé Bouchacourt ? L’abbé Schmidberger ? (liste non exhaustive) Nous offrons un abonnement gratuit d’un an à la revue Le Sel de la terre à la première personne qui trouvera. 

Le grand problème de l’accord pratique :
on ne peut vraiment travailler
que si l’on est d’accord sur les principes

Pourquoi ne veut-on pas aller sur le chemin d’un accord pratique ?
Si vous voulez, c’est assez simple: tant que la base, dite ou non dite, d’un tel accord, ce sont les principes modernes introduits par le Concile, si nous acceptons cela, nous sommes fichus.
Même s’ils nous donnent une structure où l’on ait plus ou moins comme on fait actuellement entre nous, même s’ils nous donnent des évêques, même s’ils nous permettent de continuer nos séminaires, si la base, si le fondement auquel nous sommes tenus, ce sont les principes modernes, tôt ou tard, ces principes reviennent à la surface.
Je vous donne un exemple, ou quelques exemples. C’est très simple. Forcément, si nous sommes dans une telle situation, nous avons des rapports avec eux, ici ou là. Ces rapports, ce n’est pas nécessairement toujours des rapports amicaux; ça peut aussi être conflictuel. S’il y a un conflit, qu’est-ce qu’on fait ? On va voir le juge. Et le juge, comment est-ce qu’il juge ? Eh bien, d’après la loi. Si la loi, c’est la loi moderne, c’est cette loi-là qui va juger.
Je vous donne un exemple : le mariage.
Aujourd’hui, je ne sais pas combien de mariages sont annulés dans l’Église moderne, au nom d’un article du nouveau droit canon, qui vraiment est une injure : c’est le divorce ouvert. Ça s’appelle immaturité. Je connais des cas invraisemblables. Par exemple, voilà quelqu’un – ils ne s’entendaient plus, malheureusement – qui veut se « remarier ». Il était déjà marié devant l’Église, alors il va voir le tribunal ecclésiastique et il dit : « Ma femme était immature. » Mais la femme ne voulait pas être immature ! Alors c’est lui qui s’est déclaré immature… et le mariage a été annulé !
C’est comme ça que ça marche!
Imaginez que ces gens-là viennent chez nous, nous disons : « Cela ne va pas du tout. Ecoutez, cher Monsieur, vous êtes vraiment marié avec votre première femme ; la deuxième, ce n’est pas votre vraie femme. »
L’Église officielle dit
oui; nous on dit non; comment est-ce qu’on fait? où est-ce qu’on va ? On arrive à des situations insolubles.
Prenons l’exemple de la nouvelle messe.
Nous disons : « La nouvelle messe est mauvaise. Il ne faut pas aller communier à ces nouvelles messes parce que si vous communiez, en recevant la communion qui est le fruit de cette messe, vous dites que vous êtes d’accord avec cette nouvelle messe. »
Nous disons : il ne faut pas aller communier. Donc quand on va dire des messes dans des endroits où est dite la nouvelle messe, on prend nos hosties, nos calices et ainsi de suite. Alors imaginez que le curé du lieu voie ça : eh bien il est furieux, évidemment, il est fâché. Alors qu’est-ce qu’ils font ? Ils nous dénoncent à Rome ; ils nous dénoncent à l’évêque et on est reparti pour une bagarre.
Voyez, par des exemples concrets, j’ai essayé de vous montrer que c’est IM-POS-SIBLE !
Tant que Rome ne revient pas, vraiment ne déconnecte pas — ça ne veut pas dire que tout est réglé dans l’Église, évidemment non — on ne peut vraiment travailler que si on est d’accord sur les principes. Et c’est pourquoi nous insistons, et ré-insistons, et disons, qu’il faut d’abord discuter des principes avec Rome avant de pouvoir faire un accord. Sinon, encore une fois, c’est du suicide.