lundi 21 septembre 2015

Ennemond: Issue inéluctable...






Note de France Fidèle : Jacques Régis Du Cray est le porte parole officieux de Menzingen sur le forum "catholique".  Pour lui (et Menzingen), l'union avec la Rome conciliaire est désormais inéluctable... et ce n'est pas ce qu'il nomme de façon méprisante le "microcosme de la résistance" qui l'en empêchera...


Cher cousin,
Je suis ravi de vous lire sur ces sujets. Quelques-uns continuent à donner leurs avis, voire apportent leur contestation sur ce sujet de la régularisation qui semble tout de même assez évidente. Les responsables auront beau s’appeler Karol, Josef ou Jorge-Maria d’un côté, Marcel, Franz ou Bernard de l’autre, l’issue est inéluctable. Un moment, il ne sera même plus permis de choisir. Depuis trente ans, à mesure que les générations disparaissent, Rome régularise progressivement, avec des conditions toujours plus allégées. Nous avons même dernièrement franchi une étape. Alors que la Fraternité formulait jadis des requêtes, le pape a cette fois donné ce qui n’était même pas demandé. Certains y verront un piège. C’est un drôle de piège qui a surtout rendu une inestimable renommée à une petite Fraternité qui a ainsi occupé pendant des décennies une actualité pontificale inespérée ! Il y a peu d’œuvres auxquelles les papes ont consacré des lettres et des paragraphes entiers.
Sans doute y aura-t-il quelques déchirures parmi les fidèles français attachés à la Fraternité (la situation est plus simple aux États-Unis où la loyauté n’est pas en souffrance ou en Allemagne où le microcosme résistant est quasi-inexistant. Il faut dire que ces dernières années, deux visions se sont fait face, même si ce n’est pas dans des proportions équivalentes. La Fraternité était vue par ses supérieurs et la plupart de ses fidèles comme une matrice (ce que le cardinal Ranjith a appelé un « aiguillon » pour l’Église). Toute annonce permettant aux âmes de retrouver ici ou là le chemin de la messe ancienne ou le sens du catéchisme traditionnel était espérée et même saluée. C’est ainsi que la Maison Générale et Mgr Lefebvre lui-même se sont réjouis de l’indult de 1984. Mgr Fellay n’a pas fait autrement en 2007. Cela ne les a pas empêchés de garder la tête froide sur ce qui se passait ailleurs dans l’Église. Quand nous faisons des mini-accords pratiques (par exemple pendant trois jours à Lourdes), la Fraternité y vend-elle ou perd-t-elle son latin et ses convictions ?
La contestation a forgé une vision diamétralement opposée. Elle tend à confondre, dans une conception écôno-centrée, les contours de l’Église avec ceux de la FSSPX. Dès lors, toute expérience traditionnelle extérieure à la Fraternité, même partielle, sera perçue comme une défaite, comme un risque de concurrence, voire comme un piège visant à étouffer les jalons posés par Mgr Lefebvre. Le summum de cette conception est celui qui, en suscitant quelques phrases du fondateur, a décidé de se débarrasser du problème en décrétant comme hors de l’Église (la véritable) toutes ces expériences ainsi que toute réalité étrangère à la Fraternité, qu’ils ont rassemblé sous le terme d’Église conciliaire. Il est bien évident que les supérieurs, même ceux qui faisaient montre de la plus grande fermeté n’ont jamais dénié aux dicastères romains leur qualité d’organe hiérarchique sous prétexte qu’ils auraient été une émanation de la fausse Église. De même ont-ils toujours reconnu les évêques, aussi scandaleux fussent-ils, comme successeurs des apôtres, avec pouvoir de juridiction.
Vous voyez dans cette opposition de l’orgueil. Il y a surtout une gigantesque peur. La crise de l’Église la rend bien compréhensible. Elle paralyse toute modification des habitudes, laquelle sera inévitablement taxée de présomptueuse et dangereuse. Pourtant, en partant pour la Chine hostile, saint François-Xavier aurait pu se dire orgueilleux, de même que les disciples lorsqu’ils ont quitté chacun de leur côté le Cénacle au jour de la Pentecôte auraient pu imaginer qu’ils se feraient contaminer par le monde mauvais. Ils n’ont pas agi ainsi.