lundi 22 juin 2015

Vérité et subversion


par Marguerite

Source: Forum Christus Vincit 

"Heureux l'homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s'arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs," (Psaume 1,1)


Qu'est ce que la vérité ? C'est l’adéquation (ou encore correspondance parfaite) de l’intelligence à la chose, à la réalité. Autrement dit, des paroles de vérité, ce sont des paroles qui redisent la réalité telle qu’elle est ou telle qu’elle s’est produite.  Élémentaire...  Cela fustige d’entrée le mensonge, la calomnie ou encore l’hypocrisie.

Mais la chose se complique en période révolutionnaire. Les ennemis de la vérité savent opérer un savant mélange entre ce qui paraît être vrai et leurs intentions malhonnêtes.  Les âmes sont alors bernées par des "vérités" officielles qui ne collent plus à la réalité.  Dans la tourmente de l'après-concile, par exemple,  semblait vrai tout ce qui allait dans le sens des nouveautés.  Et c'est ainsi que Mgr Lefebvre est apparu comme un " rebelle" aux "vérités officielles " de cette époque. 

Il est donc important de ne pas gober toutes les "vérités officielles" et de faire preuve de discernement.  Comme l'enseignait le RP de Clorivière aux catholiques pendant la révolution française : il faut appuyer sa confiance en celui qui avance le plus de raisons ( et non pas en celui qui est le plus visible).

La réalité (la vérité) peut en effet subir divers types d'altérations : 

1° Le phénomène du grossissement : il est proportionnel au nombre d’oreilles et de bouches par lesquelles il est passé. Il est, par exemple, stupéfiant de voir comment Mgr Williamson a pu être éjecté du chapitre et de la Fraternité en 2012. Que s'est-il passé en réalité? Rien moins qu'une campagne de dénigrement qui a commencé avec le lynchage médiatique de 2009. Depuis ce temps, la maison générale n'a eu de cesse de faire mousser l'affaire et de présenter Mgr Williamson comme un horrible antisémite. Rien de plus facile par la suite de l'éjecter comme un malpropre sans que personne ne bouge.

2° La généralisation : de l’acte d’une seule personne, on généralise à la société dont il fait partie.  En 2013, l'abbé Pfluger donne la fameuse (fumeuse) récollection dans laquelle il fait passer l'abbé Rioult pour un clown.  La technique est fine : si l'abbé Rioult est un clown, que dire de tous ceux qui sont d'accord avec ce qu'il défend ?  "Tous les résistants sont des clowns" pour la plupart des frères et prêtres qui auront entendu cette conférence.

3° Procès d’intention et le jugement téméraire : on a, sans raison, à partir d’un acte, tiré des conclusions sur les intentions de l’auteur ou sur sa personnalité. Ainsi, on « colle des étiquettes » sur le front des gens. "Amusez-vous" à relire le communiqué Thouvenot (dans le livre sur les procès pages 73-75).  Voici les termes utilisés par l'autorité vis-à-vis de prêtres qui n'avaient pas été encore jugés : " une entreprise de subversion", "des prêtres décidés à faire éclater la FSSPX", " entreprise d'insubordination", "menées subversives", "ces prêtres ne reculent devant rien", " ces agitateurs", " fins séditieuses " etc etc ... On y a droit jusqu'à la nausée. N'est-ce pas le moyen le plus efficace pour diaboliser un opposant?  Malheureusement, le mal a porté et une grande défiance des fidèles est née à l'encontre des prêtres qui ont réagi à cause de cet horrible pamphlet.

4° Les rapprochements faciles : tel acte nous rappelle tel autre et nous faisons des liens de cause à effet là où il n’y a pas de raison d’en faire.  Je me souviens très bien d'un prêtre (brave au demeurant) me dire "Ah oui, l'abbé Pinaud a des ennuis avec Menzingen: c'est normal, il en a déjà eu quand il était au Gabon comme supérieur de la mission" : CQFD, imparable, irréfutable.
Mais que pensent les fidèles gabonais des promesses de Menzingen ? Allez au Gabon et vous connaîtrez, non la version officielle, mais la vérité.


Que faire dans de telles circonstances? Comment connaître la vérité, puisque bien souvent c'est par voie officielle que nous connaissons les choses ?

Revenir à la réalité. Peser calmement les motifs et les raisons qu'exposent les deux parties en faisant pour le moins abstraction (un temps seulement) de la dignité des personnes. C'est le conseil du RP de Clorivière en temps de révolution.  En pratique, écouter Mgr Fellay d'un côté (oui, courage, c'est le carême... mais, rassurez-vous, c'est moins pire que du Jean-Paul II)  et Mgr Williamson de l'autre. 

Surmonter le "Qu'en dira-t-on" et la peur.  Il est vrai que certains prieurs excommunient ceux qui osent aller écouter Mgr Williamson ou à une messe de l'Union Sacerdotale.  Beaucoup de fidèles ont rejoint Mgr Lefebvre en bravant les interdits et en venant à ses conférences .... et ils ont découvert un évêque catholique! 
Je ne connais que très peu de personnes à avoir été déçues par Mgr Williamson. Tous les auditeurs repartent réchauffés et plus forts dans leur Foi.  Le démon créé des barrières pour empêcher les âmes de connaître la vérité et se sauver. A nous de casser les barrières !